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Ce modeste blog traite d'un village lorrain, au vrai caractère et au cachet marqué : CHARMES-LA-CÔTE (Meurthe-et-Moselle, Lorraine, France). Son territoire est observé par un historien, mais aussi un CARPINIEN sous le charme, qui l'aime et souhaiterait le partager ! Les domaines abordés sont : l'histoire, la géologie, la paléontologie, l'archéologie, la généalogie, la géographie, l'ethnologie, la botanique, la zoologie, le patrimoine, la création artistique, l'actualité, la cuture d'une manière générale... J'essaierai également de vous présenter mes diverses collections d'objets en rapport avec Charmes-la-Côte : l'exposition est à visiter dans la catégorie « Mon Petit Musée »...

22 Jul

Relique...

Publié par Vincent LAMARQUE  - Catégories :  #Histoire, #Archéologie, #Religion, #Patrimoine, #Archives

À Charmes-la-Côte, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, la rumeur circule qu'une insigne relique de Toul a été cachée dans l'église...

 

 

Le précédent article de ce blog traite, entre autres choses, de la découverte du crâne prétendu du troisième évêque de Toul (54), saint Alchas, dans l'église de Charmes-la-Côte, en 1886. Poursuivons notre enquête et observons désormais les indices qui ont permis aux autorités ecclésiastiques de l'époque de considérer l'hypothétique piste carpinienne comme fondée... car on n'opère pas une fouille archéologique dans un édifice consacré sans avoir procédé au préalable à des investigations poussées et sans avoir trouvé des signes fiables. Dans le manuscrit du Musée de Toul, on évoque de manière implicite, à l'origine de la découverte, un témoignage unanime des habitants de Charmes-la-Côte : il se disait qu'Auguste Saulnier, l'ancien curé du village, avait caché la relique dans la petite église. D'une idée qui persistait dans les esprits naissait une véritable tradition orale.

 

 

 

 

Tombe de l'abbé Auguste Saunier au cimetière de Charmes-la-Côte...

Clichés : Vincent Lamarque,

© Mardi 30 juillet 2013.

 

 

En réalité, nous pouvons supposer que l'Église connaissait, avant les Carpiniens, le lieu de conservation exact de la relique dans l'église de Charmes-la-Côte et en était peut-être même au départ. Ainsi, Auguste Saulnier, son propriétaire, n'aurait fait que suivre les directives de ses supérieurs hiérarchiques, vers le milieu du XIXe siècle, pour la protection de l'objet renommé. Voici ce que nous lisons par ailleurs, une note de l'abbé Jean-François Deblaye (04 octobre 1816, Velotte - 19 février 1884, Poussay), produite en 1862 et qui a contribué à l'énorme ouvrage de GUÉRIN (Paul), Vie des Saints par le P. Giry, corrigée, complétée et continuée jusqu'à notre temps, Quatrième édition, Paris, Librairie Vor Palmé, Éditeur, 1864, Tome 10, p.273-274 :

 

SAINT AMON,

DEUXIÈME ÉVÊQUE DE TOUL.

 

La perte des reliquaires et châsses de nos églises, en 1792 et 1793, n'est qu'un dommage matériel qui reste réparable ; la destruction totale des reliques est un malheur sans remède ; après ce malheur, il en est un autre qui n'est guère moins déplorable, c'est que la Révolution, en détruisant les titres de nos reliques et toutes les institutions qui étaient la garantie de leur identique conservation, a fait succéder à l'ordre et à la certitude, la confusion et le doute, qui très-souvent ont produit la destruction. Le nombre des reliques qui ont péri pour cette cause depuis le commencement de ce siècle, et le nombre de celles qui doivent périr encore parce que le doute sur leur vérité persévère et s'aggrave chaque jour, égale peut-être celui des reliques qui ont été détruites par le feu ou livrées à la confusion des sépultures communes. Espérons que celles de saint Amon, dont il s'agit, ne seront pas de ce nombre.

 

A cinq lieues de Toul, vers le midi, existe le petit village de Saulxerottes, près duquel, dans une forêt, saint Amon, second évêque de Toul, pratiqua la vie solitaire ; on y voit encore sa grotte et le puits qui lui fournissait de l'eau. Le 12 juin 1793, les habitants de ce village allèrent demander au district de Toul le chef de leur bien-aimé patron, alors déposé dans une salle de l'abbaye Saint-Mansuy ; ils l'obtinrent, avec un buste en bois, puis de nombreux ossements des pieds et des mains, et des fragments d'os, principalement de côtes, et transportèrent le tout en grande pompe dans leur petite église. Depuis lors, ils ont conservé et vénéré ces reliques avec une piété jalouse.

 

En 1854, on voulut régulariser l'état de cette relique, et on dressa à cette fin des procès-verbaux de la translation, après de minutieuses enquêtes ; mais on se heurta contre une difficulté énorme. Ce chef était accompagné de deux inscriptions : l'une qui l'attribuait à saint Amon, et l'autre qui l'attribuait à saint Alche, ou Alchas, troisième évêque de Toul ; celle-ci, déposée dans l'intérieur du chef, est beaucoup plus ancienne que la première et pourrait bien remonter à trois siècles.

 

Plusieurs chefs des saints évêques de Toul ayant été mis en dépôt dans le même local, et par des hommes qui n'étaient rien moins que soucieux de conserver leur spécification identique, il serait très-possible que le chef de saint Alche, ou même de celui de saint Celsin, ait été pris pour celui de saint Amon, le 12 juin 1793.

 

Le doute de cette confusion forme-t-il une difficulté insoluble ? Il est probable que non, vu qu'il existe d'autres reliques du même Saint, qui ont été conservées dans des conditions meilleures et auxquelles il est facile de le comparer ; par exemple : le maxillaire inférieur, une côte et un fragment de cubitus, dans la cathédrale de Toul, en celle de Nancy, dans la chapelle de la Doctrine-Chrétienne et dans plusieurs autres églises, quelques autres ossements et fragments d'os. Une confrontation anatomique à laquelle on soumettrait pareillement un autre chef aussi attribué à un évêque de Toul, et qui récemment a été muré dans le retable d'un autel collatéral de l'église de Charmes-la-Côte (près Toul), dissiperait probablement tous les doutes qui planent sur ces reliques si précieuses pour tout l'ancien diocèse de Toul.

 

Le chef, conservé à Saulxerottes, a les parois très-minces et les sutures presqu'effacées ; les os pariétaux droits en sont détachés, ainsi que le maxillaire supérieur, dont les alvéoles sont vides ; quelques dents sont mêlées à la masse des ossements.

 

L'église Saint-Gengoul de Toul possède plusieurs parties du vêtement et du cilice de saint Amon ; ces reliques, depuis soixante ans, sont enfermées pêle-mêle avec de nombreux ossements dans une vieille châsse de bois conservée dans le tombeau du maître-autel.

 

(Imling, 20 décembre 1862. - L'abbé J.-F. DE BLAYE.)

 

 

Jean-François Deblaye était membre de la Société d'Archéologie Lorraine et commissaire épiscopal chargé des saintes reliques du Diocèse de Nancy et de Toul. Curé de Dommartin-lès-Toul (54), du 17 novembre 1854 au 15 juin 1861, c'est indubitablement à cette époque qu'il se rapprocha d'Auguste Saulnier. D'où sa connaissance d'une insigne relique cachée dans l'église de Charmes-la-Côte.

 

 

 

 

Carte postale

« CHARMES-LA-COTE / (M. ET M.) »

Collection particulière.

 

Timbre postal au verso :

30 centimes lilas, de type Marianne de Cheffer.

 

Oblitération du timbre :

Blénod-lès-Toul, le 03 octobre 1969.

 

Correspondance au verso :

« Chers vous Trois, / Charmes est calme et / reposant Helas, avec / un temps morne, il pleut. / Je ne suis pas beaucoup / sortie alors je lis ou / j'écoute les disques / merci encore pour le disque de Bachs, il / est Très beau - Il n'y a / pas grand'chose comme / nouvelles ici, Pépère, mémère / vous embrasse bien fort. / Je m'empresse à faire de / même, une grosse bise sur / le front (ou ailleurs) a Chris- / tophe / et le bonjour a tout le monDe. / . DANY . »

 

Adresse du destinataire au verso :

« Mr et Mme Eloy Michel / et leur fils / 10, place Centrale / Brou s/ Chantereine / - 77 - »

 

 

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Carpinien

 

 

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